Abbaye de Saint-Liguaire, actuellement maisons

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Une brillante abbaye (10e-13e siècles)

L'ancienne abbaye de Saint-Liguaire a joué un rôle essentiel dans l'histoire de la commune jusqu'au 18e siècle. Située aux portes de Niort et du Marais poitevin, cette abbaye royale bénédictine est fondée en 961, à une époque où les fondations religieuses sont nombreuses en Poitou et en Saintonge, preuve d'une grande ferveur religieuse. Etablie à la place d'une première église carolingienne mentionnée en 862, l'abbaye est placée sous la tutelle de celle de Saint-Maixent jusqu'en 1068. L'abbé Hugo fait construire une église destinée à recevoir le corps de saint Ferréol. Il reste aujourd'hui de cette première abbaye romane la partie basse des murs de la crypte, ainsi que cinq chapiteaux à rinceaux.

L'abbaye prend davantage d'ampleur dans la première moitié du 13e siècle. L'abbé Arnaud (abbé de Saint-Liguaire de 1205 à 1236) fait reconstruire l'église abbatiale dans le style gothique, tout en conservant probablement au-dessous la crypte romane qui permet de compenser la pente du terrain. La voûte de la crypte est toutefois refaite. La nouvelle église mesure 26 mètres de large sur 50 mètres de long, dont 37 mètres pour la nef qui possède sans doute des bas-côtés. Son décor et ses voûtes sont de style gothique angevin. Il semble qu'entre 1250 et 1280, la nef soit allongée d'une travée, avec des voûtes plus plates inspirées cette fois des cathédrales du Nord de la France.

Au sud, accolé à l'église, un nouveau monastère est également édifié par l'abbé Arnaud dans la première moitié du 13e siècle ; il comprend au moins trois ailes formant un U de 35 mètres de côté, tourné vers l'ouest où se trouve vraisemblablement le cimetière de l'abbaye.

De cette époque, outre la crypte, sont conservés de nos jours une douzaine de chapiteaux à volutes, d'autres remployés dans le portail du presbytère, et quelques pierres sculptées, dont une tête humaine. Le souvenir de l'abbé Arnaud est rappelé par l'inscription encore lisible sur le bandeau du mur sud de la crypte, près de la pierre tombale de l'abbé, remployée en linteau de porte.

La renaissance des 15e-16e siècles

La guerre de Cent ans met à mal l'abbaye. En 1430, l'abbé et les moines décrivent au pape les destructions subies (cloître, dortoir, salle capitulaire, maisons, logement de l'intendant). Aux 14e-15e siècles, l'enclos abbatial est fortifié à l'aide notamment de neuf tours dont sept en bord de Sèvre. Quelques-unes ont été conservées à l'état de vestiges ; deux ont été transformées en pigeonnier, dont un demeure de nos jours. Deux autres tours, de plan polygonal, sont accolées contre la façade est du monastère, encadrant semble-t-il un pont-levis.

La fin du 15e siècle et le début du 16e constituent un nouvel âge d'or pour l'abbaye. L'aile sud du monastère est reconstruite ; il en reste aujourd'hui une cave voûtée (sous la maison de l'actuel 10 impasse de l'Abbaye). Vers 1530-1540 (un marché de travaux est passé en 1536 pour un escalier et des cheminées), l'abbé commendataire Bertrand d'Aitz s'arroge ce premier monastère, qui devient alors "hôtel abbatial", et fait construire pour les religieux un nouveau monastère au nord de l'église, appelé "mense conventuelle" (à l'emplacement des actuels 12 et 16 impasse de l'Abbaye). Le bâtiment, de 35 mètres de long sur 27, englobe un logis, un cloître à six travées sur chacun de ses côtés, et une salle capitulaire. Vers le nord, un autre bâtiment (sur le côté est de la cour de l'actuelle école Sainte-Macrine) semble abriter les cuisines de l'abbaye. Le style gothique mais aussi les prémices de la Renaissance s'expriment dans cette seconde abbaye, comme en témoignent ses vestiges : voûtes d'ogives des restes du cloître, de la salle capitulaire et des cuisines, clés de voûte...

Les guerres de Religion portent un nouveau coup à l'abbaye, tout juste relevée. L'église est incendiée et détruite en 1559, et en 1575, les moines sont emmenés en otages à La Rochelle. L'abbé Guillaume Le Massacré, mort en 1586, parvient à faire reconstruire une partie des bâtiments, sauf l'église dont il n'en demeure plus que la crypte du 13e siècle.

Une abbaye en déclin et finalement démantelée (17e-18e siècles)

A la fin du 17e siècle puis au 18e, l'abbaye ne comprend plus que cinq moines. L'abbé commendataire, cumulant souvent d'autres fonctions et titres, n'y réside pas, se faisant représenter par un prieur. Il bénéficie pourtant des revenus de l'abbaye, liés à ses nombreux droits et dépendances : la Grande métairie, au sud de l'église paroissiale et de l'abbaye ; la Petite métairie (3 rue des Ecureuils ?), le four banal, au nord de l'abbaye (8 rue du Moulin), Chey, le moulin de la Roussille, le Moulin Neuf de la Roussille, la métairie de l'Evescault, à la Tiffardière, des pêcheries dans les marais, le droit de péage sur la Sèvre, les coupes de bois, etc.

L'état des bâtiments se dégrade, tant dans l'abbaye que dans ses dépendances. Les travaux nécessaires ne sont pas toujours réalisés. Différents inventaires et procès-verbaux de visites le constatent pendant toute la fin du 17e siècle et la première moitié du 18e. L'église est en grande partie hors d'usage, le choeur a été transformé en prévôté, les messes sont dites dans la salle capitulaire. En 1683 et 1745, l'église possède encore un clocher ; des matériaux provenant de la "vieille église" sont réutilisés lors de travaux en 1728 ; en 1742, l'église ne possède plus ni charpente ni couverture ni portes ou vitraux, et il n'en reste que des vestiges de murs sans voûtes ; en 1787, "l'ancienne église est entièrement démolie et il n'en existe plus que des monceaux de pierres". Les moines habitent désormais dans des maisons individuelles. L'abbaye, bien située aux portes de Niort et sur les rives de la Sèvre, suscite pourtant bien des envies : en 1787, on envisage de transformer les maisons des religieux en agréables maisons de campagne à louer pour la belle saison.

A partir de 1762, la procédure de suppression de la mense conventuelle et des bénéfices claustraux de l'abbaye est lancée. Un édit royal de 1768 supprimant les petits monastères, puis une bulle papale de 1772 abolissant les offices claustraux, ont de toute façon raison de ce qui reste de l'abbaye de Saint-Liguaire. Ses revenus, très convoités, sont transférés à la fabrique de la cathédrale de Saintes (dont dépendait Saint-Liguaire). Les moines peuvent rester tant qu'ils le voudront ; le dernier sera arrêté en 1793 puis relâché.

Entre temps, saisis comme biens nationaux, tous les biens de l'abbaye sont vendus entre le 2 février et le 2 juillet 1791. L'abbaye et ses bâtiments sont alors divisés en trois propriétés : l'hôtel abbatial, au sud (actuel 10 impasse de l'Abbaye), est adjugé à Jean-Baptiste Hugueteau de Chaillé (1715-1793), notable niortais ; la moitié nord de la seconde abbaye (16 impasse de l'Abbaye) est attribuée à Pierre Pied-Chambelle (1757-1826), secrétaire général du Département des Deux-Sèvres ; la moitié sud (12 impasse de l'Abbaye) est acquise par Paul Collet, aubergiste. Les deux derniers se partagent notamment la salle capitulaire et le cloître.

Trois propriétés et de multiples vestiges de l'abbaye (19e-20e siècles)

Au cours du 19e siècle, chacune des trois parties de l'ancienne abbaye évolue au gré des travaux et des changements de propriétaires. L'ancien hôtel abbatial (10 impasse de l'Abbaye) est représenté en 1820 sur une sanguine attribuée à Audouin, reproduite en 1906 par Breuillac-Laydet. Vue depuis les bords de Sèvre à l'est, on y observe le logis, haute bâtisse de deux étages, flanquée des deux tours polygonales de la fin du Moyen-Age, et percée de plusieurs baies dont une à meneaux, caractéristique des 15e-16e siècles. La représentation montre aussi une des anciennes tours transformées en pigeonnier en bord de Sèvre ; cette tour-ci, située à l'emplacement du petit port actuel, n'existe plus de nos jours.

L'ancien hôtel abbatial, tout comme la tour-pigeonnier visible aujourd'hui (et trois autres tours en bord de Sèvre), apparaît sur le plan cadastral de 1832 (parcelle 259) : on y retrouve le plan en U du monastère des 13e et 15e siècles, un U ouvert vers l'ouest, avec un puits. En 1834, selon le cadastre, cet ensemble (y compris le parc au sud et la crypte au nord) appartient non plus à Jean-Baptiste Hugueteau de Chaillé mais à sa petite-fille, Marie-Henriette (1769-1844), veuve de Jacques de La Perrière de Roiffé (1756-1822), ancien capitaine d'infanterie, maire de Saint-Liguaire en 1818-1819. Vers 1840, un logement de fermier est construit à l'emplacement de l'ancienne église. La propriété passe ensuite au neveu et gendre de Marie-Henriette Hugueteau, Charles-Marie-Alexandre Chevallereau, puis est vendue en 1859 à Auguste Baille-Barrelle (1805-1882), négociant niortais. Maire de Saint-Liguaire en 1865-1870 et 1874-1877, il fait démolir l'ancien hôtel abbatial. Il n'en conserve que la cave voûtée, et fait construire par dessus la maison actuelle en 1860. Son fils Gaston en hérite et aime organiser des réceptions en sa demeure de Saint-Liguaire. Ses fils vendent la propriété en 1914 à Léon Gasquet, ingénieur à Paris.

La partie sud de l'ancienne mense conventuelle (12 impasse de l'Abbaye, parcelle 252 du cadastre), acquise en 1791 par Paul Collet, appartient en 1834, selon le cadastre, à Alexandre Constant (1775-1843), ancien directeur des contributions directes. Le plan cadastral montre une bâtisse, à l'est, prolongée au sud et à l'ouest par deux des ailes du cloître. La propriété est vendue en 1859 à Eugène Peau, marchand épicier à Niort. En 1865 selon le cadastre, celui-ci fait construire une nouvelle maison à la place de l'ancienne bâtisse, tout en conservant ses murs jusqu'au premier étage. Du cloître, il ne garde que trois travées de l'aile est, tandis que les ailes sud et ouest disparaissent. Peau conserve aussi deux salles voûtées et la moitié sud de l'ancienne salle capitulaire (dont les voûtes seront rejointoyées en 1924).

Quant à la partie nord de l'ancienne mense conventuelle (16 impasse de l'Abbaye), achetée en 1791 par Pierre Piet-Chambelle, elle figure encore sur le plan cadastral de 1832 mais elle a été elle aussi partagée en deux : la moitié nord de la salle capitulaire (parcelle 251) appartient alors à François Auprêtre, marchand de peaux à Niort ; l'aile nord du cloître (parcelle 247) appartient à M. Guyonnet-Lasonnerie. L'ensemble est réunifié en 1870 dans les mains de Jean Aubert, entrepreneur, qui, en 1871 et 1873, procède à de premières démolitions. Il fait notamment détruire ce qui restait de l'aile nord du cloître ainsi que la travée à l'est qui abritait la porte de la salle capitulaire. Les pierres servent en grande partie à construire une nouvelle maison (actuel 16 impasse de l'Abbaye). C'est aussi à cette époque que la salle capitulaire, déjà partagée en deux propriétés depuis la Révolution, est divisée matériellement par un mur. Cette partition se prolonge à l'étage, au-dessus des voûtes mais pas dans le prolongement de celles-ci, ce qui a pour effet de les fragiliser. Après Aubert, la propriété est vendue en 1898 à Marie-Elisabeth Hay-Margirandière.

Au 20e siècle, les trois parties de l'ancienne abbaye sont acquises par Léon Rousseau, propriétaire de la chamoiserie-ganterie de la Roussille, ou par ses descendants (dès 1919 pour le 12 impasse de l'Abbaye, en 1946 pour le 10, en 1967 pour le 16). L'ensemble est aujourd'hui de nouveau partagé en trois propriétés. Dans les années 1960 et 1990, différents travaux menés au numéro 10 permettent de déblayer et décloisonner la crypte et de mettre au jour pierres sculptées, fondations de murs et tombes.

Périodes

Principale : 11e siècle, 13e siècle, 4e quart 15e siècle, 2e quart 16e siècle, 3e quart 19e siècle

Dates

1860, daté par source

1871, daté par source

La crypte

Les vestiges de l'abbaye se répartissent entre les trois propriétés. L'élément le plus ancien (au 10 impasse de l'Abbaye) est la crypte de l'ancienne église abbatiale sous laquelle elle se trouvait. Orientée est-ouest, à moitié enterrée en raison de la pente du terrain qui descend vers la Sèvre, la crypte pourrait remonter pour partie au 11e siècle, en tout cas pour l'essentiel (voûte, chevet) aux années 1180-1220 (peut-être du temps de l'abbé Arnaud, abbé de 1205 à 1236, dont la pierre tombale a été remployée au-dessus de la porte de la crypte, et dont l'inscription sur le mur sud de la crypte rappelle la mémoire). Extérieurement, la crypte mesure 14,50 mètres sur 10. Parmi ses murs, en pierre de taille de calcaire ocre, celui de l’est, le chevet, s’élève jusqu'à 4 mètres du sol du jardin, celui du sud à 3 mètres. Le chevet comporte une fenêtre murée, ornée d'un tore, et, à l’angle sud, un contrefort très épais et haut de 4 mètres.

On pénètre dans la crypte par une porte à encadrement chanfreiné et à linteau en anse de panier, percée dans le mur sud probablement vers 1480. La pierre tombale de l'abbé Arnaud a été remployée comme linteau de cette porte. L’intérieur de la crypte présente une grande salle de 11,30 mètres de long. Elle est divisée en deux parties, partition matérialisée par deux voûtes différentes, peut-être de deux époques : l’une en berceau brisé, haute de 4,80 mètres, et l’autre en arc surbaissé, haute de 3,60 mètres. Au fond de la crypte, on relève une porte, dans le mur nord, et une autre ouverture, dans le mur ouest, qui devait permettre l'accès à la crypte depuis l'église. Les vestiges d'un enfeu sont également visibles dans le mur nord, près du chevet. Une moulure orne le mur sud : c'est là qu'est portée l'inscription relative à l'abbé Arnaud.

Les vestiges du cloître

Le cloître de la seconde abbaye (celle construite dans les années 1520-1530) se trouvait au nord de l'église abbatiale et de sa crypte. Si ses ailes nord, ouest et sud ont disparu au 19e siècle, il reste de ces constructions de nombreuses pierres sculptées, notamment des clés de voûtes, disséminées dans les trois propriétés. Les vestiges de l'abbaye comprennent surtout trois des sept travées d'origine de l'aile est du cloître. Le départ de voûte d'une quatrième travée est visible au nord, là où se trouve la porte de la salle capitulaire. Ces éléments, bâtis vers 1540, sont de beaux témoins de la première Renaissance.

Les trois travées conservées de l'aile est du cloître forment chacune un carré de 3,40 mètres carrés de superficie. Elles présentent des voûtes d'ogives à huit branches, avec liernes et tiercerons. Les ogives aux moulures prismatiques retombent à un mètre du sol, sur des culs de lampe sculptés. Les clefs de voûte sont décorées de feuillage. Les arches du cloître, brisées sont contrebutées par deux piliers terminés en talus.

On notera enfin que, prolongeant l'aile est du cloître vers le nord, les anciennes cuisines de l'abbaye sont désormais englobées dans l'école Sainte-Macrine. Le petit bâtiment perpendiculaire à l'impasse, dans l'angle sud-est de la cour de l'école, abrite des départs de voûtes.

La salle capitulaire

L'architecture de la salle capitulaire, de belle qualité, est semblable à celle de l’abbaye Saint-Martin de Ligugé, réalisée à la même époque. Partagée en deux propriétés depuis la Révolution, et matériellement divisée par un mur en 1870, la salle capitulaire, dans son aspect d’origine, mesure 8,30 mètres sur 6,20. Le mur de séparation, placé dans le sens de la largeur (est-ouest), forme deux salles de 6,20 mètres sur 3,80. Les ogives prismatiques des six travées retombent en pénétration dans le noyau cylindrique de deux colonnes centrales sans l’intermédiaire de chapiteaux et, sur les murs, s’arrêtent en culs-de-lampes sculptés comme sous le cloître, donnant beaucoup de légèreté à l’ensemble. Si les voûtes de la partie sud de la salle sont en excellent état (elles ont été rejointoyées par Léon Rousseau en 1924), celles de la partie nord ont été fragilisées par la construction, à l'étage, d'un mur venant s'appuyer sur un arc d'ogive qui s’ouvre dangereusement. C’est pourtant là que se trouve une clef de voûte portant l'initiale "B" de Bertrand d’Aiz, l'abbé qui a commandité la reconstruction du cloître et de la salle capitulaire vers 1540.

Deux salles voûtées en berceau, dont l’une possède un accès depuis le cloître, complètent les parties appartenant à l'ancienne mense conventuelle. On note aussi la présence de départs de voûtes d'ogives dans la bibliothèque de l'actuelle école Sainte-Macrine, à l'étage du petit bâtiment qui se trouve dans l'angle sud-est de la cour.

Les demeures du 19e siècle et leurs jardins

Les deux demeures construites dans les années 1860-1870, l'une à la place de l'ancien hôtel abbatial (10 impasse de l'Abbaye), l'autre au nord de la salle capitulaire (16 impasse de l'Abbaye), sont des exemples de maisons de maître édifiées pour des notables locaux enrichis durant le 19e siècle.

La maison édifiée au sud en 1860, à l'emplacement de l'hôtel abbatial, est précédée par une cour (ancien cimetière de l'abbaye) délimitée par un mur de clôture avec un portail à piliers maçonnés et à porte piétonne couverte. Au nord de la cour et de la maison se trouvent d'anciens communs et un hangar à piliers ronds. La maison est constituée d'un corps principal à un étage, couvert d'un toit en ardoise et à croupes, et flanqué de deux ailes en rez-de-chaussée et en appentis. L'ensemble présente en façade trois travées d'ouvertures et cinq baies au rez-de-chaussée. Le décor se limite aux encadrements saillants, au bandeau, à la corniche et à la lucarne. A l'intérieur, un vestibule d'entrée contient un bel escalier tournant en pierre, avec garde-corps en métal et boule en verre. Sous l'aile sud de la maison, une cave voûtée de l'ancien hôtel abbatial (fin du 15e siècle) a été conservée. Sa voûte en berceau est soutenue par des murs d'1,20 mètre d'épaisseur.

La maison construite au nord vers 1871 (16 impasse de l'Abbaye) comprend un corps principal de logis dont le soubassement est en pierre de taille, probablement des pierres remployées des parties du cloître disparues. Sous un toit à longs pans brisés et à croupes, percé de lucarnes, les élévations présentent un parement de brique qui se distingue des encadrements et des chaînes d'angles en pierre de taille. La façade présente trois travées d'ouvertures. Ce corps principal se prolonge vers le nord par un autre corps de bâtiment, aboutissant à la rue du Port Lateau.

Les deux maisons bénéficient chacune d'un grand jardin qui descend en pente douce vers la Sèvre Niortaise. Là demeurent les vestiges plus ou moins importants des tours qui défendaient le site au Moyen-Age. L'une d'elle a été transformée en pigeonnier, probablement au 17e siècle. De plan carré mais s'arrondissant en direction de la Sèvre, elle est couverte d'un toit en tuiles plates et présente un larmier en hauteur. A l'intérieur, on compte 422 boulins à pigeons. Près de là, au bout d'une allée d'arbres, un petit port déjà présent sur le plan cadastral de 1832, donne un accès direct à la Sèvre. Le port et le pigeonnier sont reliés par un talus qui devait servir de défense naturelle à la fois contre les assaillants et contre les inondations. A l'extrémité sud-est de l'enceinte de l'ancienne abbaye, face au cimetière de Saint-Liguaire, un mur de soutènement en gros blocs de pierre de taille se termine par une petite terrasse avec garde-corps en ferronnerie.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

    Mise en oeuvre : pierre de taille

Toits

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Deux-Sèvres , Niort , 10, 12 et 16 impasse de l'Abbaye

Milieu d'implantation: en village

Lieu-dit/quartier: Bourg de Saint-Liguaire

Cadastre: 1832 C 247 à 259 (Cadastre de Saint-Liguaire), 2016 DZ 101, 102, 113, 114, 115, 116 et 117

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